Les frimas étant déjà loin, vous avez des fourmis dans les pneus. L’appel des sirènes de la route fait bourdonner vos oreilles avides en feulement de six cylindres. Seulement voilà, vous aviez rangé votre belle à l’automne après un dernier « ride » échevelé, sur les routes encore bordées de maïs. Autant dire que cela fait 6 mois que votre chère et tendre endormie n’a pas vu le jour. Voici quelques conseils de base, à lire soigneusement, avant de tourner la clef de contact de votre ancienne ou de votre voiture de sport.
1- Assurez-vous d’avoir des pneumatiques en bon état.
C’est certes un marronnier, mais les collectionneurs de voitures anciennes même les plus avisés, omettent parfois de respecter ces règles de prudence élémentaires. Première chose essentielle, avant tout, regonflez les pneus de votre voiture de collection. Il n’y a pas pire que l’immobilité pour le caoutchouc. Regardez bien au passage si vous n’avez pas une « chaussette» à plat. Si c’est le cas, observez soigneusement les bourrelets du pneu provoqués par l’éventuel méplat. S’ils sont desséchés et trahissent la présence de crevasses, changez impérativement le pneu. Il a toutes les chances de ne pas passer l’été, voire de vous exploser au visage. Dans tous les cas n’hésitez pas à sur gonfler provisoirement vos pneus de 2 ou 300 g de plus, le temps qu’ils retrouvent leur forme. La carcasse radiale, ayant toutes les chances d’être affaissée. C’est l’effet « pneus carrés » que l’on ressent parfois après une longue immobilisation à partir de 90 Km/h (shimy dans le volant). Si vous n’avez pas de compresseur ou de pompe à pied chez vous, faites les gonfler immédiatement après les premiers tours de roue. Dans tous les cas apprenez à lire les infos sur vos pneus. Elles sont capitales. Outre la taille, le diamètre et l’indice de vitesse, elles vous livreront la date de fabrication de ces derniers. Intitulé DOT (Department of Transportation) ce numéro sur votre pneumatique vous donnera sa date de production. Il est composé de 4 chiffres indiquant la semaine de fabrication et l’année.
Exemple : DOT B94W HWNX 390.
– B9 : Code de l’usine où le pneu a été fabriqué.
– 4W : Code dimensionnel propre au manufacturier.
– HWNX : Code optionnel propre au fabriquant.
– 903 : Date de fabrication du pneu. Ici, le pneu a été fabriqué lors de la 39ème semaine de l’année 2003
C’est compliqué mais c’est important. On a trop souvent vu des pneus aux dessins parfaits, exploser car trop anciens. Cependant la gomme des pneumatiques s’est considérablement améliorée au fil du temps et ces aventures ne concernent, en général, que les enveloppes anciennes ou les marques exotiques à proscrire ( Nank ang, Wangli etc) réputées nulles, voire dangereuses sous la pluie et au freinage. C’est un détail assez peu connu, mais les distances de freinages varient en fonction des maques. A vitesse égale les écarts sont énormes d’un manufacturier à l’autre. Sur sec et encore plus sur le mouillé.
2- Donnez-vous les chances d’avoir une bonne alimentation électrique
Avant le démarrage, au moment où vous rebranchez la batterie, pensez à nettoyer les cosses de batterie et à les graisser. Vous éviterez ainsi le sulfatage. Pour une Young timer, optez pour une charge de batterie préventive plutôt que pour un démarrage avec booster. Le booster peut détériorer des systèmes électroniques aussi basiques que des comptes tours des modernes ou des régulateurs d’alternateur.
Inutile de rappeler que la batterie doit avoir une charge maximale avant d’être rebranchée.
3- Vérification des niveaux
Vérifiez les niveaux de lookeed frein et d’embrayage. Il n’y a pas pire que de lutter pour démarrer et de s’apercevoir qu’on ne peut pas passer les vitesses à cause d’une fuite au récepteur, quand le moteur tourne enfin.
Vérifiez également le niveau de liquide de refroidissement dans le radiateur et le vase d’expansion de votre voiture ancienne. Les craquelures éventuelles sur les durits, les traces de vert de gris sur le radiateur, les taches sous le réservoir d’essence ou sous le pont sont autant d’indices qui révèlent une fragilité sur ces organes vitaux de votre voiture.
4- Démarrage de votre voiture de collection.
Si votre auto a un starter manuel, actionnez-le sans toucher la pédale d’accélérateur. Faites attention à ne pas trop insister lors des cessions de démarrage. Les cosses peuvent chauffer.
Pour les carburateurs avec starter automatique, pomper à froid sans faire tourner (c’est ce que nous faisons le Edelbrock four barel de notre V8 Ford).
Pour les starters à électro aimant, mettez le contact en marche et laisser écouler 10 secondes réelles. Le temps que la pompe à essence électrique fasse aussi son ouvrage, si elle ne parle pas (tic tic) et si vous savez ou elle se trouve, aidez la en tapotant dessus (mini Cooper sous le faux châssis arrière, Jaguar XJ6 coffre arrière, Type E aile arrière gauche, Range Rover coffre arrière etc)
Si l’auto est noyée, supprimez le starter à main et accélérez à fond. Si la belle ne veut toujours rien savoir, débranchez un fil de bougie en mettant une autre bougie afin de vérifier l’étincelle de l’allumage. Si le moteur refuse de démarrer laisser reposer pour que l’essence s’évapore. Ou démontez les bougies pour accélérer le processus.
Si le moteur démarre et que les carburateurs fuient, tapez sur le haut des bouchons des jauges à huile avec le manche d’un tournevis pour décoller les membranes.
5- Vérification du freinage de votre voiture ancienne
Pour le reste, vérifier immédiatement le freinage quand votre belle s’ébroue enfin. Sauf en ville, il est parfaitement possible de ne pas toucher aux freins pendant 10 km et découvrir, avec horreur, qu’il n’y a plus de pression à la première sollicitation ou que la belle freine en crabe.
Lors du premier plein d’essence, n’hésitez pas à adjoindre à votre essence un peu d’huile deux temps de synthèse. Ce stratagème lubrifiera le circuit d’alimentation des carburateurs à huile qui souffrent souvent de la sécheresse des nouveaux carburants depuis la disparition du plomb.
Dans tous les cas, sachez profiter de vos autos et cessez de culpabiliser en lisant les articles sur la pollution. Nos chères autos ne sont certes pas « green ready », mais elles parcourent statistiquement moins de 300 km par an. Bonne route !
RB